L’obésité infantile en Europe
L’obésité infantile est un problème qui concerne tous les pays européens. En moyenne, 10 % des enfants européens souffrent de surpoids. Mais, certains pays sont plus concernés que d’autres.
Les enfants les plus gros en Europe se trouvent en Italie. Plus d’un petit Italien sur trois entre 5 et 9 ans sont trop gros. La deuxième place est pour l’Espagne, suivie par l’Angleterre et l’Allemagne. Même en France, 15 % des enfants sont obèses.
Presque 20 % des enfants et plus de 30 % des adolescents allemands le sont. Cela veut dire que dans quarante ans, un adulte sur deux sera obèse, car les enfants le restent, dans la plupart des cas, toute leur vie.
Les conséquences pour le jeune sont notamment des problèmes de circulation, de dos, d’articulation, de cœur, diabète, etc. Le surpoids est à la base de beaucoup de maladies et également de troubles psychologiques dus aux moqueries des autres.
La Sécurité sociale allemande a calculé que la mauvaise nutrition et le surpoids lui coûtent, chaque année, 80 milliards d’euros.
Les raisons du surpoids sont partout les mêmes. Les enfants mangent trop gras et les repas en famille existent de moins en moins.
Les enfants dépensent une grande partie de leur argent de poche dans les snacks et fast-foods. Ils ne bougent pas assez et ne font plus de sport. Les jeux qui permettaient de courir et se dépenser physiquement sont remplacés par de trop nombreuses heures devant la télé.
Et à la télé, ils voient plus de cent spots par jour qui vendent des sucreries comme mode de nourriture. L’éducation nutritionnelle se fait aujourd’hui par la publicité.
Aux Etats-Unis, le président Bush a déclaré la lutte contre l’obésité comme priorité de santé publique. Le gouvernement allemand a fait de même.
Cela veut dire concrètement que les écoles commencent à installer, pour les enfants de 4 à 10 ans, des cours réguliers de nutrition et de cuisine, et les distributeurs des sucreries dans les écoles sont remplacés par des snacks sains : sandwichs, fruits, yaourts...
Du côté des initiatives privées, la fédération allemande des sports a lancé des campagnes d’affichage et des spots publicitaires qui incitent les jeunes à faire plus de sport.
L’organisation de la protection des consommateurs propose des cours gratuits pour enfants et parents pendant lesquels ils apprennent les bases d’une bonne nutrition. Les supermarchés installent des caisses spéciales pour enfants, sans exposer des sucreries.
L’objectif de toutes ces initiatives n’est pas seulement de maigrir mais de changer fondamentalement les habitudes alimentaires.
Les mesures prises en Allemagne n’en sont qu’à leurs balbutiements, elles n’ont rien à voir avec celles des Anglais, qui s’attaquent de front au problème de l’obésité.
Une campagne nationale de prévention, qui coûte 70 millions d’euros, a été lancée sur le thème : cinq portions de fruits et légumes par jour.
Le gouvernement attaque également l’industrie agroalimentaire en envisageant d’imposer des avertissements du type "Mauvais pour la santé" sur les produits les plus nocifs, comme les barres chocolatées, les boissons sucrées, etc.
En Allemagne, l’industrie agroalimentaire prépare déjà des pilules pour maigrir et des produits allégés spécial enfants.
Ce sujet d’Anette Burgdorf a été diffusé le 5 décembre 2003.